IMPACT DE L’APPROCHE COMMUNICATIVE SUR LA PERFORMANCE ORALE DES APPRENANTS DE FLE DANS QUELQUES LYCÉES DE LA MÉTROPOLE D’ACCRA

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ABSTRACT

This research work is carried out to clarify oral performance in French which is almost nonexistent with our learners in the senior high, even though, it is the communicative approach which is supposed to be in use at the pre-tertiary levels (JHS and SHS) in the teaching of French in Ghana. This approach favours oral performance in the teaching of FLE. The main objective of this research work is to try to identify the impact of the communicative approach on the teaching/learning of French as a foreign language in Ghana, in the acquisition of oral performance while identifying the obstacles that hinder or slow down learners in achieving this oral performance in French. We collected our data from three second cycle schools in the Accra Metropolis. We used two instruments in doing this; observation and interview. These data were then analysed and explored focusing on phenomenon that bring out the impact of the communicative approach on oral performance of students at the second cycle. The results of our analysis reveal that, there is not enough interaction between the teacher and the learner in FLE classes to enable them express themselves using the appropriate speech acts and utterances similar to those in real communication situations. The issue of lack of confidence on the part of the learners to speak voluntarily in class, motivation and inadequate application of strategies under the communicative approach among others were also brought to the fore as being obstacles to the development of language autonomy on the part of the learner. The study ends with pedagogical suggestions for teachers regarding the key roles they are expected to play to enable the learner to be involved in the learning process thereby, enhancing his/her oral performance in FLE.

DEDICACE

À

Mes chers parents : Moses Korbla Dumenya et Celestina Abla Amenador. Ma chère femme Millicent E. Dumenyah et nos enfants : D. K. Seyram Dumenyah et J. K. Agbenyo Dumenyah Jnr.

REMERCIEMENTS

Nous sommes très reconnaissant à Dr. K. D. Yeboua, l’encadreur principal, de notre travail de recherche pour ses éclairages. Sa disponibilité, ses suggestions et ses critiques lors de cette étude, nous ont aidé à mener à bien le travail.

Nous tenons à remercier également Dr. K. G. Agbefle, le co-encadreur de notre étude, pour ses remarques pertinentes, ses conseils et sa disponibilité lors de la rédaction de notre thèse de mémoire.

Nous sommes redevable aussi au Professeur D. S. Y. Amuzu pour ses conseils et ses encouragements.

Notre remerciement s’étend au Dr. R. Yennah, Chef de Département de Français, Legon, au Dr. E. K. Bakah, Chef de Département de Français, University of Cape Coast, à M. Nutakor, à Madame Cynthia Owusu et à M. K. E Kaiza qui nous ont aidé d’une manière ou d’une autre lors de cette étude et durant les années que nous avons passées au département en tant qu’étudiant. Nos remerciements les plus sincères vont à tous les professeurs au Département de Français, à l’Université du Ghana, Legon.

Nous n’oublions pas Aboh Mensah, Andreas Awute, Uriel Doh-Ahiable, Prosper Nuworkpor, Gertrude Nyaku, Edzodzi Ahiadou, Olivia Adjoa Acheampong et Eli Mortor pour les rôles divers qu’ils ont joués dans la réalisation de ce travail.

Enfin, nous exprimons notre appréciation à Madame Millicent E. Dumenyah pour son soutien moral lors de notre travail de recherche.

TABLE DES MATIERES

DECLARATION………………………………………………………………………………………….. i

RESUMÉ…………………………………………………………………………………………………….. ii

ABSTRACT……………………………………………………………………………………………….. iii

DEDICACE……………………………………………………………………………………………….. iv

REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………………….. v

TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………………. vi

INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………………… 1

PERSPECTIVE GENERALE……………………………………………………………………….. 6

1.4a. L’objectif général………………………………………………………………………….. 15

CHAPITRE DEUX…………………………………………………………………………………….. 19

CADRE THEORIQUE ET TRAVAUX ANTERIEURS……………………………….. 19

Définition des concepts clés……………………………………………………………………… 20

LANGUES…………………………………………………………………………………………….. 25

Influences du behaviorisme sur l’enseignement/apprentissage des langues 27

Influences du cognitivisme sur l’enseignement/apprentissage des langues… 30

2.2.3a Le point de vue de Piaget……………………………………………………… 33

2.2.3b Le point de vue de Vygotsky et son concept de la médiation…….. 34

Influences du constructivisme sur l’enseignement / apprentissage des

langues…………………………………………………………………………………… 38

2.2.4a.  L’approche communicative de l’enseignement des langues  étrangères 41

2.2.4b. La méthodologie traditionnelle d’enseignement des langues étrangères 46

2.2.4c.  La méthode directe d’enseignement des langues étrangères………… 48

2.2.4d.  La méthode audio-orale d’enseignement des langues étrangères….. 49

2.2.4e. La méthodologie Structuro-globale audio-visuelle (SGAV) d’enseignement des langues étrangères…………………………………………………………………… 51

l’enseignement/apprentissage des langues étrangères……………………. 53

CHAPITRE TROIS……………………………………………………………………………………. 60

MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE………………………………………………….. 60

3.2.2a Les entretiens avec les enseignants…………………………………………….. 67

3.2.2b  Les entretiens avec les inspecteurs des enseignants……………………… 67

3.2.2c Les entretiens avec les apprenants……………………………………………… 68

CHAPITRE QUATRE………………………………………………………………………………… 71

PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES DONNÉES………………………… 71

L’enseignant……………………………………………………………………………………………. 74

L’intonation……………………………………………………………………………………… 87

Le rythme…………………………………………………………………………………………. 89

La syntaxe de la négation…………………………………………………………………… 96

CHAPITRE CINQ……………………………………………………………………………………. 100

APPORTS DIDACTIQUES………………………………………………………………………. 100

Recommandations………………………………………………………………………………….. 117

CONCLUSION GENERALE……………………………………………………………………. 120

RÉFÉRENCES………………………………………………………………………………………… 124

SITOGRAPHIE……………………………………………………………………………………….. 130

ANNEXE 1 :GRILLE D’OBSERVATION………………………………………………… 132

ANNEXE 2: GUIDE D’INTERVIEW……………………………………………………….. 134

SIGLES UTILISES

ACApproche Communicative
AEAnalyse de l’erreur
BECEBasic Education Certificate Examination
CECRCadre Européen Commun de Référence
CEDEAOLa Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CREDIFCentre de Recherche et d’Étude pour la Diffusion du Français
CREFCentre Régional de l’Enseignement du Français
DALDispositif d’Acquisition de Langage
FLEFrançais Langue Etrangère
GESGhana Education Service
JHSJunior High School
L1Langue première
L2Langue seconde
LADLanguage Acquisition Device
LCLangue cible
LELangue étrangère
LSLangue source
MAOMéthode Audio Orale
MOEMinistry of Education
SGAVLa méthodologie structuro globale audio-visuelle
SHSSenior High School
UAL’Union Africaine
UGUniversity of Ghana
WAECWest African Examination Council
WASSCEWest African Secondary School Certificate Examination

INTRODUCTION GENERALE

A l’heure de la mondialisation, la connaissance d’une langue étrangère ouvre la voie à une meilleure compréhension de l’autre et de sa culture, et à une meilleure connaissance du monde qui nous entoure. En apprenant une langue autre que sa langue maternelle, l’apprenant va découvrir des traditions, des valeurs et des usages sociaux différents des siens. Le but de l’enseignement / apprentissage d’une langue cible (le français dans ce contexte) alors, consiste à communiquer en cette langue. Mais l’acquisition et l’apprentissage d’une langue étrangère est un phénomène complexe chez l’être humain. L’une des fonctions principales du langage, outre la fonction de représenter les réalités du monde, est la fonction de communication. A ce sujet Rondal et Seron (1985), affirment que le langage permet d’exprimer et de percevoir des états affectifs, des concepts, des idées au moyen des signes. L’apprentissage de la langue française au Ghana n’échappe pas à cette réalité.

Le Ghana est un pays africain où l’anglais est utilisé comme langue seconde, langue officielle et langue de scolarisation. L’utilisation de l’anglais comme outil de l’enseignement couvre la quatrième année du primaire jusqu’au niveau universitaire. Il est attribué au français, le statut de langue étrangère. Bien que les deux langues soient d’origines étrangères, c’est le statut donné à chacune de ces deux langues au Ghana qui fait que l’anglais est la première apprise par les apprenants ghanéens. La situation géographique du Ghana fait qu’il se retrouve entre la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Togo (tous pays francophones). Ceci lui impose la nécessité de promouvoir une maîtrise du français parmi les secteurs variés d’activités.

Le Papier Blanc, un document officiel du gouvernement ghanéen (GOG, 2004 :29), l’affirme ainsi : « the facts of geography impose  on  Ghana  a  necessity to promote among wide segments of the commercial and financial sector’s workforce a proficiency in the French language»1

La maîtrise du français par les citoyens ghanéens aussi s’impose dans le domaine de formalités douanières, monétaires et autres. Il en est de même pour des raisons de l’unité africaine à travers des organisations sous régionales telles que l’Union Africaine (UA) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (la CEDEAO). Le Ghana en tant que pays anglophone, a déjà des liens commerciaux privilégiés avec les pays anglophones. Selon Amuzu (2000:79),

« mais les échanges économiques avec les pays francophones, les rapports commerciaux et les investissements avec ces derniers constituent une nécessité pour encourager et stimuler la production » On peut ajouter que, l’adhésion du Ghana à la Francophonie en 2006 associée à des raisons du maintien de ses relations internationales exigent que les agents publics connaissent les deux langues de la sous-région : l’anglais et le français au niveau gouvernemental. Le Ghana aussi joue un rôle primordial dans le maintien de la paix et la bonne gouvernance en Afrique de l’Ouest et il travaille ardemment dans le domaine de l’intégration régionale compte tenu de sa position de membre influent de la CEDEAO.

Néanmoins, plusieurs années d’enseignement/apprentissage du français au Ghana ont révélé que, cette prise de conscience de l’importance du français et la situation géographique du Ghana ne suffisent pas pour que ses citoyens s’intéressent à l’apprentissage du français. Le désir de réussir dans le domaine des

1 Government of Ghana White Paper publié en 2004, « … les faits de la géographie imposent sur le Ghana la nécessité de promouvoir une maîtrise de la langue française au milieu d’une vaste section de mains d’œuvres dans le secteur commercial et financier » (Notre traduction)

affaires, du tourisme entre autres servent comme meilleure motivation pour certains Ghanéens. Cette motivation va renforcer l’apprentissage du français. Les apprenants veulent apprendre le français pour pouvoir l’employer soit dans un domaine académique ou professionnel soit pour des raisons personnelles.

De ce fait, la politique linguistique du Ghana a prescrit que le français langue étrangère soit enseignée à partir du niveau Junior High School (JHS). Il importe de noter que, les écoles privées au Ghana surtout, commencent avec l’enseignement/apprentissage du français à partir de l’école primaire. Le système éducatif au Ghana par rapport à la politique linguistique de l’enseignement de FLE, a connu successivement différentes méthodes de l’enseignement : la méthode traditionnelle, la méthode directe, la méthode structuro-global audiovisuelle (SGAV) et l’approche communicative, dans le but de satisfaire le besoin linguistique des apprenants ghanéens pour des échanges potentiels dans le domaine socio-économique, des affaires, de l’éducation, de l’interaction politique et du tourisme entre autres, avec le monde français en général et les pays francophones voisins en particulier. Le contexte dans lequel nous situons l’importance de l’apprentissage du français par les apprenants ghanéens, c’est d’attirer l’attention sur l’acquisition des compétences en français comme langue étrangère au Ghana.

L’objectif de l’enseignement du français au Ghana est de doter l’apprenant d’une compétence communicative ; c’est-à-dire, de le faire assimiler des éléments linguistiques et des énoncés des actes de parole et de vérifier, à travers les performances de l’apprenant, si toutes ces composantes sont acquises. Cela met en jeu la capacité de faire utile de la langue cible à travers les performances en situation, dans un discours soit à l’oral soit à l’écrit. Les actes de parole en

relation avec des modes de pensée et de comportement des usagers de cette langue. Cela renforce la favorisation du domaine de la « performance ». Il faut amener l’apprenant à pouvoir communiquer dans la langue française.

Il est exigé que les classes de FLE servent des laboratoires pour préparer les apprenants dans le but de communiquer en français avec le monde français plus tard. Il est constaté que dans le système scolaire, les activités langagières dans les salles de classe surtout aux lycées semblent avoir un lien avec la mise en œuvre de la langue première, langue de socialisation ou langue maternelle. L’accent est mis sur les lycées parce que c’est à ce niveau où les apprenants sachant qu’ils vont passer un examen à l’oral à la fin de leur cursus scolaire, commencent à faire l’effort de s’exprimer en français mais avec l’interférence de l’anglais surtout.

De ce fait, Kuupole (2000), souligne que le français a beaucoup d’importance chez les Ghanéens et la motivation ou l’énergie pour l’apprendre est aussi assez forte. Mais il existe des difficultés dans son enseignement/apprentissage pour le développement des compétences communicatives.

Nous voulons ajouter que l’énergie pour l’apprentissage du français est plus fort dans les villes frontalières comme a confirmé une recherche menée par (Associate for Change 2010 : 21) : « Ghana’s interest in French is strongest in the border areas where the importance of French is appreciated »2

2 ‘The status of French Language Teaching and Learning across Ghana’s Public Education system’ by Associate for Change (AFC), published 15th November 2010. « L’intérêt que le Ghana démontre pour la langue française est plus fort aux zones frontières où l’importance du français  est appréciée » page 12. (Notre traduction)

Notre travail va explorer l’impact de l’approche communicative, une méthode d’enseignement/apprentissage des langues étrangères, et s’interroger sur les obstacles à la performance orale en FLE des lycéens ghanéens depuis son instauration. Cela va sans dire qu’il y a une exigence des apprenants Ghanéens de FLE de se mettre dans le bain linguistiques français en dehors de la salle de classe de FLE avec l’approche communicative. Notre recherche se propose d’explorer l’impact de l’approche communicative et de faire l’état des lieux de cette approche.