LES RAPPORTS MERE-FILLE DANS DE L’AUTRE COTE DU REGARD DE KEN BUGUL ET LE ROMAN DE PAULINE DE CALIXTHE BEYALA

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ABSTRACT

In this work, we explore how mother-daughter relationships are portrayed in Ken Bugul’s De l’autre côté du regard (2003) and Calixthe Bayala’s Le roman de Pauline (2009). It was our aim to determine whether these relationships are always characterized by conflict, and if so, to determine which factors led to the conflict. We also wanted to find out if the works were inspired by the authors’ personal lives and to determine if the relationships of mothers with their daughters were influenced by the kind of relationship which existed between the mothers and their mothers. We used the psychocriticism and the feminist literary criticism approaches to develop our ideas by comparative study and analysis. We identified that this relationship is often marked by conflict and that the fear of becoming like one’s mother, the mother seeing her daughter as another version of herself, and competition between mothers and daughters were the main causes of the conflict. We also discovered that De l’autre côté du regard was very much influenced by the personal life of its author Ken Bugul while Le roman de Pauline was not. Also, we found out that in some cases, mother daughter relationships were influenced by the kind of relationships the mothers in the novel had with their own mothers.

DEDICACE

Je dédie ce travail à :

Ma mère Mabel Gifty Fiifi-Yankson qui a fait ses études de licence après l’âge de 58 ans, me montrant ainsi que rien n’est impossible.

Mon père Alexander Fiifi-Yankson pour son immense soutien immense et ses encouragements.

Ma future famille plus particulièrement mes filles.

REMERCIEMENTS

Tout d’abord, je remercie Dieu pour m’avoir donné la force de faire ce travail.

Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance au Professeur Augustine H. Asaah, mon directeur de recherche. J’ai apprécié sa rigueur scientifique, ses conseils, ses encouragements multiformes, ses critiques et ses remarques pertinentes. J’exprime également ma profonde gratitude au Dr Winnand K. Azanku, mon co-directeur de recherche, pour ses encouragements et la perspicacité de ses critiques.

Je remercie vivement tous les professeurs qui m’ont enseigné pendant mes études au département et ceux qui ne m’ont pas enseigné mais m’ont sans cesse encouragé. Dr Yebouah et Mr Dieudonné. Bref, j’ai beaucoup appris de ce vivier d’experts.

Enfin, pour leur amour et compréhension, j’adresse mes remerciements les plus sincères à mes parents, mes frères Alexander Fiiifi-Yankson, Dr Papa Kwesi Fiifi-Yankson, ma sœur Dr Ekua Anowah Amponsah Agyemang et mes amis Joyce Owusuaa Barfi, Edna Kankam, Prince Ansah, Mercy Afreh, Samuel Yeboah Davis, Agartha Nyarko et Gloria Asante.

À tous ceux que je n’ai pas pu citer, j’exprime aussi ma profonde gratitude.

SOMMAIRE

DECLARATION……………………………………………………………………………………………………. ii

ABSTRACT…………………………………………………………………………………………………………. iii

DEDICACE…………………………………………………………………………………………………………. iv

REMERCIEMENTS……………………………………………………………………………………………… v

SOMMAIRE………………………………………………………………………………………………………… vi

INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………. 1

Contexte de l’étude……………………………………………………………………………………………. 1

Problématique…………………………………………………………………………………………………… 4

Enoncé du problème………………………………………………………………………………………….. 4

Questions de la recherche………………………………………………………………………………….. 5

Hypothèses………………………………………………………………………………………………………. 5

Importance et buts…………………………………………………………………………………………….. 5

Résumé des œuvres…………………………………………………………………………………………. 6

Le roman de Pauline (2009)…………………………………………………………………………….. 6

De l’autre côté du regard(2003)……………………………………………………………………….. 7

Démarche………………………………………………………………………………………………………… 8

CHAPITRE 1……………………………………………………………………………………………………….. 9

CADRE THÉORIQUE ET ETUDE DE TRAVAUX ANTERIEURS…………………………….. 9

La Psychocritique de Charles Mauron………………………………………………………………. 9

Chapitre 2………………………………………………………………………………………………………….. 24

L’ANALYSE DES RAPPORTS mere-fille DANS LE ROMAN DE PAULINE DE CALIXTHE BEYALA           24

CHAPITRE 3………………………………………………………………………………………………….. 51

ANALYSE DES RAPPORTS MERE-FILLE DANS DE L’AUTRE COTE DU REGARD

DE KEN BUGUL…………………………………………………………………………………………….. 51

CHAPITRE 4………………………………………………………………………………………………….. 69

De l’autre côté du regard de Ken Bugul…………………………………………………………… 69

CONCLUSION……………………………………………………………………………………………….. 73

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES…………………………………………………………….. 75

INTRODUCTION

Contexte de l’étude

La littérature africaine a connu trois phases. La première phase de 1920 à 1944 est caractérisée par une écriture pro-coloniale qui soutient l’entreprise coloniale et cherche à plaire aux maitres colonisateurs. Un exemple des œuvres produites à l’époque est La force bonté (1926) de Bakary Diallo.

La deuxième phase pendant la période allant de 1945 à 1960 est anticoloniale puisque la littérature devient indépendantiste et militante. L’établissement des Nations Unies et les expériences pendant la guerre ont influencé la mission libératrice des auteurs. Une vie de boy (1956) de Ferdinand Oyono et Coups de pilon (1956) de David Diop sont publiés pendant cette période.

Notre thèse se focalise sur deux romans de la troisième phase qui fut un moment de l’introspection et de l’auto critique. Elle produit la littérature africaine francophone du désenchantement et souligne l’amertume et la déception des Africains par les Africains. A partir de 1960, nous voyons la remise en question des indépendances. Les écrivains commencent à parler des sujets d’actualité tels que la corruption des dirigeants et la condition des femmes sur le continent.eLsoleil noir point (1963) de Charles Nokan, Xala (1974) de Sembène Ousmane et Une si longue lettre (1979) de Mariama Bâ sont publiés pendant cette période.

Selon Gallimore (1997 p.11),ndsala littérature jusqu’aux années 1970, la femme africaine est principalement décrite d’un point de vue masculin. Ce n’est qu’à partir des années 1980 que les femmes africaines entrent sur la scène littéraire. Coussy (2000) confirme que les femmes ont décidé d’écrire pour combattre l’injustice littéraire faite aux femmes puisque l’usage dans les romans d’Afrique de l’ouest pendant longtemps était que les hommes décrivaient  les femmes comme ils voulaiepnotur   qu’elles soient conformes aux portraits stéréotypés de femme facile, mère inquiète et épouse soumise, entre autres.

Bien que Ngonda, le premier roman africain autobiographique d’une femme ait été publié par Marie-Claire Matip en 1956, la formation des femmes africaines n’était pas prise au sérieux avant les indépendances. Par conséquent, elles ne pouvaient pas bien écrire ni s’exprimer en langue française. Les indépendances africaines ainsi que les évènements mondiaux ont favorisé la libération progressive de la femme africaine. L’écrivain est souvent le porte-parole et le représentant des masses défavorisées. Jacques Chevrier (2001) dans son article « Calixthe Beyala : Quand la littérature féminine africaine devient féministe » a fait la distinction entre la littérature féminine et la littérature féministe en définissant la littérature féminine comme une littérature écrite par les femmes mais qui n’est pas radicale alors que la littérature féministe est une littérature qui se consacre aux femmes et s’avère militante. Ahmadou Kourouma, Gustave Akakpo et Sembène Ousmane sont des exemples d’hommes qui dans leur tentative d’améliorer les conditions de vie des femmes ont fait des romans féministes qui mettent les femmes au centre des affaires du monde.

Les femmes dépassent les hommes dans la population d’Afrique et du monde entier; néanmoins, dans quasiment toutes civilisations, à travers les siècles, les femmes ont été

traitées comme quantité insignifiante. On a longtemps marginalisé les femmes en leur refusant les droits essentiels et en les excluant éliminant des domaines importants de la société et de l’activité socio-économique. Le mouvement féministe cherche à corriger cette grave erreur en éliminant le patriarcat dans les sociétés phallocratiques.

Simone de Beauvoir (1949,) à son tour, n’arrivait pas à réconcilier l’attitude de dédain vis-à-vis des femmes et l’hommage fait aux mères. Ce comportement paradoxal à l’égard des femmes est inadmissible puisque la femme a la responsabilité d’élever un enfant mais n’est pas considérée comme assez intelligente pour entrer dans les professions dites masculines.

Les œuvres africaines féminines se focalisent souvent sur la condition féminine et les expériences spécifiques aux femmes. Notre observation de cette littérature nous a conduit à vouloir mettre en lumière un thème récurrent relatif aux femmes africaines. Il s’agit des rapports mère-fille. Ce thème est particulièrement développé dans les romans de Calixthe Beyala, de Ken Bugul, de Leonora Miano et tant d’autres. Nous avons donc choisi Le roman de Pauline(2009) de Calixthe Beyala et De l’autre côté du regard (2003) de Ken Bugul pour contribuer au débat sur les rapports mère-fille.

Notre choix de ces deux œuvres d’auteures différentes est guidé par le souci d’obtenir un résultat équilibré et d’établir les points de convergence et de divergence entre deux écrivaines africaines féministes de deux pays différents. Quant au choix du sujet, il se justifie par le fait que nous voulons participer au débat sur la question du féminisme féminité étant nous-même activiste dans ce domaine.

Problématique

Les rapports mère-fille sont souvent tumultueux et remplis de conflits. Nous pouvons attribuer cela à la peur de la fille de devenir comme sa mère. Le garçon, dès l’enfance, constate que son corps est différent de celui de sa mère. En revanche, la petite fille ressent la ressemblance avec sa mère. De l’autre côté, la mère pense avoir eu un double avec la naissance d’une fille. Selon Simone de Beauvoir (1949), certaines femmes souhaitent ou accueillent une fille avec l’amer plaisir de se retrouver en une autre victime. La fille, en grandissant, a besoin de se différencier de sa mère pour s’assurer qu’elle n’est pas son double. C’est à ce moment que le conflit naît entre la mère et sa fille.

Cela dit les relations mère-fille sont-elles toujours conflictuelles ? La fille voit-elle en sa mère un modèle à imiter ou au contraire une rivale à combattre ? C’est autour de ces questions centrales que sera articulée notre réflexion.